Quelqu’un s’est moqué de vous quand vous étiez enfant ? Votre patron vous a critiqué directement devant toute l’équipe ? Personne n’a «liké» l’un de vos messages Facebook ? Vous pouvez sourire du manque de « likes », mais il s’agit d’une menace sociale très réelle et nouvelle pour certaines personnes, en particulier les adolescents.
Ces quelques exemples sont ce que l’on appelle des menaces sociales. Si vous êtes sur les médias sociaux, les menaces sociales et leurs lots de jugements sont permanents. Notre «toujours plus» de monde électronique a considérablement affecté notre façon de communiquer, pas toujours pour le meilleur. C’est comme si nous étions constamment assénés de stimuli auxquels nous pouvons réagir – ou pour lesquels nous pouvons choisir nos réponses.
Nos sensations sont notamment la réponse en temps réel aux menaces auxquelles nous faisons face. Elles sont comme une alerte qui nous permet de rester attentif pour assurer notre sécurité. Les menaces envers notre estime de soi et notre position sociale peuvent déclencher une réaction dramatique au même titre qu’une menace physique. Même si la menace est «mineure» – comme un article pour lequel vous n’êtes pas d’accord, ou un courriel que vous ne comprenez pas – vous pouvez réagir de façon intense si vous ne faites pas attention à vos sensations dans l’instant.
Dans les années 1960, Abraham Maslow a développé sa célèbre hiérarchie des besoins. Elle a montré que le besoin humain le plus fondamental est la survie physique et la sécurité.
Depuis les recherches de Maslow, de nombreuses études de psychologie sociale ont prouvé que notre cerveau s’active vis-à-vis des besoins d’interaction sociale en utilisant les mêmes réseaux neuronaux que ce qui assurent la survie physique de base. Les êtres humains ont un besoin fondamental de se sentir en sécurité et en lien avec ceux qui les entourent. Établir des relations positives et éprouver un sentiment d’appartenance est fondamental pour pouvoir s’accomplir et s’épanouir dans la vie.
À certains égards, les menaces sociales peuvent être encore plus dévastatrices que les menaces physiques. Les menaces sociales peuvent également durer plus longtemps que la douleur physique. Si vous vous cassez le bras, au fil du temps, le souvenir de cette douleur se dissout, alors que la douleur sociale d’être gêné, d’éprouver de la honte ou d’être menacé peut rester présente pendant un très long moment.
Les menaces sociales sont au moins aussi importantes et réelles que celles menaçant notre intégrité physique.
Nous n’attendons pas de quelqu’un avec un bras cassé qu’il se contente de surmonter sa situation par un claquement de doigts, comme nous ne devrions pas l’attendre non plus de quelqu’un, ou de nous-mêmes, qui se sent socialement menacé.
La manière dont nous réagissons aux menaces sociales est un apprentissage fondamental. En réagissant, en nous défendant et en attaquant, nous glisserons probablement dans le Triangle Dramatique tant redouté et réagirons en tant que Victime, Persécuteur ou Sauveur, que ce soit envers les autres ou envers nous-mêmes.
En nous arrêtant et en nous observant dans l’instant, nous sommes plus aptes à évaluer une menace d’une manière posée, qu’elle soit physique ou sociale. En observant et en faisant une pause, nous pouvons réguler la réaction de notre corps, revenir au moment présent et ensuite s’autoriser à choisir la réponse la plus appropriée.
Les menaces sociales sont permanentes. Elles présentent de nombreuses opportunités d’apprentissage pour adopter le rôle de Challenger de TED* – The Empowerment Dynamic et porter consciemment attention à ce qui se passe. Augmenter la qualité de son attention nous permet de passer d’un mode réactif à un ancrage et une plus grande stabilité dans l’instant présent.
Cette démarche nous permet de développer notre capacité, en tant que Créateur, à maintenir une vie pleine de ressources et d’empowerment.